Luc Hurter est restaurateur de peinture diplômé de l’Institut national du patrimoine en 2014.
Après avoir travaillé dans le domaine du spectacle pendant sept ans en tant qu’ingénieur du son, il prend une nouvelle orientation professionnelle en 2003 en suivant une formation de tailleur de pierre à la Fédération Compagnonique des Métiers du Bâtiments et travaille sur les chantiers parisiens du Pont-Neuf, de l’église Saint-Germain l’Auxerrois et du Palais de Justice.
En 2009, il décide de poursuivre sa formation en intégrant l’Inp dans la section peinture. Parallèlement à la formation, il effectue une série de stages au MNAM, au Château de Versailles et décide alors de se spécialiser dans la restauration de support.
En 2014, son travail de mémoire s’effectue sur La Tour Eiffel de 1926 de Robert Delaunay conservée au MNAM. Pendant cette période, il travaille en collaboration avec le C2RMF sur l’étude du comportement vibratoire de l’œuvre et sur l’évaluation de différents systèmes de protection du revers, et conçoit une série d’animations 3D didactiques.
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La Tour Eiffel de Robert Delaunay (1926), Centre Pompidou. Conservation-restauration d’une peinture mate non vernie sur toile.
Etude de son comportement face aux vibrations et évaluation des systèmes de protection du revers permettant d’en limiter les effets.
La Tour Eiffel de 1926 de Robert Delaunay est une peinture sur toile de 169,5 x 85 centimètres. Non rentoilée et tendue sur un châssis fixe qui pourrait-être original, sa couche picturale est mate, non vernie, et très fragile, ce qui s’explique en partie par une histoire matérielle tumultueuse. En conséquence, La Tour Eiffel présente une série de retouches et de repeints qui sont aujourd’hui fortement désaccordés et qui entachent considérablement son image. La Tour Eiffel étant très sensible aux sollicitations mécaniques, l’étude scientifique réalisée en collaboration avec le Centre de Recherche et de Restauration des Musées de France (C2RMF) porte sur l’analyse de son comportement lorsqu’elle est soumise aux vibrations et sur l’évaluation de différents systèmes de protection du revers permettant d’en limiter les effets. La restauration de l’œuvre a été conduite de façon à conserver le montage actuel en préconisant notamment une liste de mesures préventives pour assurer sa conservation, son transport et son exposition.